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[cloître]
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sillonnent la construction et rendent les deux rangs de colonnettes solidaires. D’ailleurs il n’est pas besoin de dire qu’un poids reposant sur trois pieds est plus stable que s’il repose sur deux ou sur quatre. Or la galerie du cloître de l’abbaye du Mont-Saint-Michel n’est qu’une suite de trépieds.

Voici (42) une coupe sur O P, et (43) une élévation intérieure de ces arcatures. Les profils et l’ornementation rappellent la véritable architecture normande du XIIIe siècle. Les chapiteaux, suivant la méthode anglo-normande, sont simplement tournés, sans feuillages ni crochets autour de la corbeille. Seuls, les chapiteaux de l’arcature adossés à la muraille sont décorés de crochets bâtards. Les écoinçons entre les archivoltes de l’intérieur des galeries présentent de belles rosaces sculptées en creux, des figures, l’agneau surmonté d’un dais (fig. 43), puis au-dessus des arcs une frise d’enroulements ou de petites rosaces d’un beau travail. Entre les naissances des arcs diagonaux des petites voûtes sont sculptés des crochets. Ce cloître était complétement peint, du moins à l’intérieur et entre les deux rangs de colonnettes. En B (fig. 40) est la seule entrée des galeries dans le préau, bien qu’il soit facile d’enjamber par-dessus les bahuts entre