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[clôture]
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Si con de vaches et de bués (bœufs),
De brebiz et de lait et d’ués (œufs),
D’unes et d’autres norriçons
De gelines et de chapons,
De ce i avoit à plenté.
Or aura-il sa volenté
Renart s’il puet entrer dedenz ;
Mès je cuit et croi par mes dens
Qu’il fera par de fors sejor,
Que clos estoit trestot entor
Et li jardins et la mesons
Di pïex agus et gros et lons[1]. »

Les palissades se composaient, si l’on s’en rapporte aux vignettes des manuscrits, de pieux aigus enfoncés en terre, à claire-voie, reliés entre eux par des branches souples à leur pied et près du sommet, ainsi que l’indique la fig. 1.

Les clayonnages souvent figurés dans les manuscrits des XIVe et XVe siècles paraissent être exécutés avec un soin particulier, formés souvent de bois refendu (mairrain) et de branches d’arbres s’entrelaçant en lozanges (2). De distance en distance, des branches A, prenant pied à une certaine distance du clayonnage et s’y reliant, l’étayent et le maintiennent dans son plan vertical. D’autres clôtures, plus simples, se composent de perches posées horizontalement sur de petits chevalets rustiques très-adroitement combinés, ainsi que l’indique la fig. 2 bis. Ces sortes de clôtures étaient surtout employées pour parquer les troupeaux ; en enlevant les perches horizontales, les bêtes se trouvaient libres. On trouve encore dans les pays

  1. Le Roman du Renart, vers 4 943 et suiv.