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secondaires, sans être obligé de retailler les tenons et même quelquefois de les supprimer totalement pour que ces pièces puissent prendre leur place.


Ainsi, dans l’exemple présent, les sablières courbes étant posées, les deux fermes à angle droit sont mises au levage et assemblées, puis les goussets, les chevrons, leurs coyers et esseliers, puis enfin les linçoirs et les faux chevrons. Toutes ces dernières pièces se posent sans difficulté du dehors au dedans, sans qu’il soit nécessaire de soulever les fermes principales pour faire arriver les tenons des pièces secondaires dans leurs mortaises. Les charpentes coniques donnent la mesure de l’expérience des charpentiers des XIVe et XVe siècles ; elles sont toujours, non-seulement bien combinées et bien taillées, mais encore les moyens d’assemblage en sont prévus avec une adresse rare pour éviter les difficultés au levage. Souvent ces charpentes coniques sont dépourvues d’entraits à la base ; les sablières circulaires, étant fortement reliées au moyen de clefs, empêchent seules l’écartement des chevrons, comme le ferait un cercle d’une seule pièce.

L’art de la charpenterie ne se bornait pas à élever des combles au-dessus des voûtes ou des charpentes apparentes. De tout temps, en France, on