Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 4.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[construction]
[voûtes]
— 98 —

une portion du polygone à l’extrémité d’un parallélogramme, ainsi que cela se rencontre dans les sanctuaires des églises,


par exemple (51), nous nous arrangerons pour avoir, avant la partie brisée BC, une travée AB, égale à l’un des côtés du polygone BC, afin que la clef D soit également distante des points BCE, etc., et que les triangles BCD, CED, aient leurs côtés BD, CD, ED égaux entre eux. Dans ce cas, les arcs AD contrebuttent les arcs BD, CD, ED, etc., et nous n’avons toujours que des triangles à remplir.


Il y a cependant des exceptions à cette règle, et l’on voit des arcs rayonnants d’absides butter leurs têtes au sommet d’un arc doubleau (51 bis), lorsque, par exemple, le rond-point est une moitié de polygone à dix côtés ; mais cette méthode est vicieuse, en ce que les arcs, poussant tous à la clef D′ non contre-buttée, peuvent faire gauchir l’arc doubleau GH. Dans ce cas, les constructeurs expérimentés ont bandé deux branches d’arc ogive ID′, RD′, destinées à contre-butter puissamment la clef D′. Mais si ces voûtes peuvent se construire au moyen d’arcs dont les clefs sont à des niveaux différents, elles peuvent aussi se fermer sur des arcs de diamètres très-différents et dont les clefs sont toutes au même niveau. Il est quelquefois nécessaire de niveler les clefs, si, par exemple, il s’agit de voûtes portant une aire au-dessus d’elles. Ce fait se présente fréquemment dans les porches surmontés de tribunes ou de salles au premier étage.

Le porche de l’église de Notre-Dame de Dijon est un des meilleurs