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[construction]
[voûtes]
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et surtout parce qu’elles étaient l’expression vivante de ce pouvoir monastique contre lequel s’élevait l’esprit national. Les écoles soumises à la coupole firent une première concession au nouveau mode de construction ; ils comprirent que les arcs ogives (diagonaux) étaient faits, dans la structure gothique, pour porter les remplissages : au lieu donc de poser les rangs de moellon de remplissage, comme ils avaient fait d’abord, sans tenir compte des arcs ogives, ainsi que l’indique la fig. 62,


ils prirent l’extrados de ces arcs ogives comme point d’appui et bandèrent les rangs de moellon, non point des formerets ou arcs doubleaux sur les arcs ogives, comme les constructeurs de l’Île-de-France, mais des arcs ogives aux formerets et arcs doubleaux, en les entre-croisant à la clef.

La fig. 63[1] fera comprendre cette disposition. Cette construction était moins rationnelle que celle de la voûte du Nord, mais elle donnait les mêmes coupes ; c’est-à-dire que de A, clef des formerets ou arcs doubleaux,

  1. Voûtes du cloître de Fontfroide près Narbonne, des bas-côtés de la cathédrale d’Ély, du cloître de Westminster (Angleterre), des bas-côtés de l’église d’Eu.