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menté du double, et que, grâce au contre-fort intermédiaire O, il n’a plus qu’à contre-butter une pression diffuse, presque nulle.

Pour expliquer nettement la fonction de la pile O, supposons que nous ayons à étayer le chœur de Beauvais ; supposons que nous ne possédions, pour faire cet étayement, que le gros contre-fort : si (101 bis) nous posons nos étais ainsi qu’il est indiqué en A, nous renverserons certainement le contre-fort C ; mais si, entre ce contre-fort C, nous posons, suivant le tracé B, un étai DE intermédiaire, légèrement incliné vers le chœur, mais maintenu dans un plan vertical passant par l’axe des piles ou le rayon du sanctuaire, et que, de cet étai, nous serrions deux batteries FG contre la voûte, puis deux autres batteries HI, nous n’aurons plus à craindre l’effet des poussées de la voûte V sur le gros contre-fort C, car l’étai intermédiaire DE soutirera une grande partie de la poussée des deux batteries FG et la reportera sur sa semelle D. Là est tout le problème que s’est posé et qu’a résolu l’architecte du chœur de Notre-Dame de Beauvais. Malheureusement, l’exécution est défectueuse. Il est certain cependant que cet énorme édifice aurait conservé une parfaite stabilité, si l’architecte eût posé les colonnettes jumelles au-dessus du triforium plus fortes et plus résistantes, s’il eût pu les faire en fonte, par exemple. Les désordres qui