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Justice, à Carcassonne (21 bis) (fin du XIIIe siècle).


La moulure est arrêtée au droit de chaque joint renforcé d’une saillie formant corbeau. Cela est bien raisonné, surtout lorsque toutes les pierres doivent être taillées sur le chantier avant la pose, car alors il est certain que les joints ne présentent point de balèvres et que les moulures ne sont pas jarretées. Les profils de ces corniches sans talus sont toujours coupés de façon à ce que le bord inférieur du listel forme mouchette pour égoutter les eaux en dehors des parements, si le premier rang de tuiles ou d’ardoises ne remplit pas cette fonction (22).

Le XIVe siècle conserve généralement les corniches en deux assises, et la seule différence que l’on signale entre ces corniches et celles du XIIIe siècle, c’est que les profils des larmiers sont plus maigres, et les ornements, feuilles ou crochets, plus grêles et d’une exécution plus sèche. Il ne faudrait pas croire cependant que les architectes de cette époque n’aient point cherché parfois des combinaisons nouvelles. Ainsi, nous voyons autour du chœur de l’église de Saint-Nazaire de Carcassonne (1325 environ) une corniche dont la composition est aussi originale que l’exécution en est belle. Cette corniche revient aux traditions romanes,