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[cuisine]
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L’aspect extérieur de la cuisine de l’abbaye de Saint-Pierre de Chartres est présenté dans l’élévation géométrale (12). Ici la couverture est faite en charpentes couvertes d’ardoises, et l’on voit comme le grand tuyau central était maintenu par les huit arcs-boutants indiqués dans les coupes. Afin d’éviter la buée qui n’eût pas manqué de se former sous la voûte centrale, si cette voûte eût été, à l’extrados, en contact avec l’air extérieur, le comble était relevé, et une ventilation était établie entre l’extrados de cette voûte et la charpente. Cet isolement permettait encore de reconnaître l’état des couvertures et de parer aux filtrations d’eaux pluviales.

Le peu de terrain dont on pouvait disposer dans les châteaux et surtout dans les palais bâtis au milieu de villes populeuses ne permettait pas toujours de construire des cuisines isolées. Force était de trouver leur place dans les logis ; mais encore étaient-elles, dans ce cas, disposées avec le plus grand soin et de manière à ne pouvoir répandre l’odeur ou la fumée en dehors de leur enceinte.


On voit encore, dans les constructions anciennes du Palais-de-Justice de Paris, une salle voûtée sur un quinconce de colonnes (13), avec quatre larges cheminées aux angles. Cette salle, qui donne sur le quai du nord, à côté de la tour de l’Horloge, est connue sous le nom de cuisines de saint Louis. Cependant cette construction appartient à la fin du XIIIe siècle ou au commencement du XIVe, et est contemporaine des ouvrages élevés sous Philippe le Bel. Les manteaux des quatre cheminées forment, en projection horizontale, un