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[cul-de-lampe]
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raison. Le fond d’une lampe suspendue, terminé en pointe, a pu donner l’idée d’appeler culs-de-lampe certaines clefs pendantes des XVe et XVIe siècles ; mais on ne s’est pas borné là : on a donné le nom de cul-de-lampe à tout support en encorbellement qui n’est pas un corbeau, c’est-à-dire qui ne présente pas deux faces parallèles perpendiculaires au mur. Et pour éviter de plus longues explications (1), A est un corbeau, B un cul-de-lampe. Faute d’une meilleure dénomination, nous acceptons donc celle-là.

Les Romains avaient employé des culs-de-lampe, ou plutôt des consoles et corbeaux, pour porter de petits ordres de colonnes en placage sur des parements[1]. Ce fut une de ces traditions du Bas-Empire que le moyen âge conserva et perfectionna. Ce principe, purement décoratif, dans l’architecture romaine, devint même un des moyens de construction les plus fréquemment employés pendant les périodes romane et ogivale.


Pendant la période romane, parce que les premiers qui eurent l’idée de poser des voûtes sur le plan de la basilique romaine, après avoir élevé à la place de la svelte colonne ionique ou corinthienne antique de lourds piliers cylindriques A (2), furent très-embarrassés de savoir comment

  1. Voyez les ruines du palais de Dioclétien, à Spalatro.