monde, comme les autres, me suis pansé que je leur feisse et laissasse, tant dés que je y surs, ung livre de ensenhemens, pour leur demonstrer comment ilz se devront gouverner, selon se que est à ma semblance…[1] » Ce passage indique assez quelles étaient, au commencement du XIVe siècle, les tendances de la noblesse féodale ; le temps de la sauvage rudesse était passé ; beaucoup de seigneurs s’adonnaient à l’étude des lettres et des arts, cherchant à s’entourer dans leurs châteaux de tout ce qui était propre à rendre ces demeures supportables et à élever l’esprit de la jeunesse. «…Au chef de le ditte ville (de Mazières) a ung très beau chasteau et fort sur une rivière, bien enmurré et de grosses tours machacollées tout autour, et par dedens est tout dépint merveilleusemant de batailles ; et y troverez de toux les généracions Crestiens et Sarrazins, ung pareil, mascle et femèle, chacun sellon le porteure de son païs[2]. »
Nous trouvons la trace de ces décorations intérieures des donjons déjà au XIIIe siècle.
« De vert marbre fu li muralz (du donjon),
Mult par esteit espès è halz ;
N’i out fors une sule entrée,
Cele fu noit è jur gardée.
De l’altre part fu clos de mer
Nuls ne pout issir ne entrer,
Si ceo ne fust od un batel,
Qui busuin éust ù castel.
Li Sire out fair dedenz le meur,
Pur sa femme metre à seur.
Chaumbre souz ciel n’ont plus bele ;
À l’entrée fu la capele :
La caumbre est painte tut entur ;
Vénus la dieuesse d’amur,
Fu très bien mis en la peinture,
Les traiz mustrez è la nature,
Cument hum deit amur tenir,
E léalment é bien servir,
Le livre Ovide ù il enseigne,
Coment cascuns s’amour tesmegne,
En un fu ardent les jettout ;
E tuz iceux escumengout,
Ki jamais cel livre lireient,
Et sun enseignement fereient[3]. »
Ici les sujets de peinture sont empruntés à l’antiquité païenne. Souvent,