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[maison]
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l’escalier à vis est engagé dans le mur de face sur la rue et sert de vestibule à rez-de-chaussée. À Avallon, à Flavigny, dans la petite ville de Sémur en Auxois et même à Dijon, on voit encore des restes de maisons qui présentent en plan la disposition que voici (12).


Au milieu de la façade est planté l’escalier A, partie en encorbellement au-dessus de la porte d’entrée B ; à gauche ou à droite, selon que gironne l’escalier, est la porte C qui donne entrée dans la première pièce D, de laquelle on pénètre dans la seconde E, puis dans la troisième F ; ainsi à chaque étage. De la pièce E commune, on entre dans une cour ou un petit jardin G. En façade sur la voie publique, cette maison présente l’élévation (13). La porte d’entrée B est abritée par la saillie de l’escalier, dont la cage est posée sur l’about des marches formant encorbellement devant la façade ; une entrée de cave O est pratiquée sous l’allège d’une des fenêtres du rez-de-chaussée ; les caves, en Bourgogne, ont toujours été une dépendance importante des habitations. Cette disposition simple, économique et commode (car rien ne s’oppose à ce qu’au premier et au second la petite pièce E ne devienne une antichambre donnant dans les deux salles D et F), s’accordait bien avec les procédés et matériaux de construction de la Bourgogne, qui fournit de la pierre dure excellente, propre à monter ces cages d’escalier d’une faible épaisseur en saillie sur l’about des marches de la première révolution.

Du reste, en examinant les habitations de cette époque qui existent encore dans une même province, si l’on constate que certaines dispositions générales des plans étaient adoptées par tous au même moment, comme s’accordant avec les besoins, on signale également dans les