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[moulin]
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« Au XIVe siècle, l’archevêque de Rouen possédait à Dieppe deux moulins de marée… » En 1277, Philippe le Hardi avait affermé à Guillaume l’Archier les moulins de marée établis aux ponts d’Ouve, près Carentan.

Il existe en France des moulins à eau d’une date ancienne et qui sont encore en usage ; on en trouve en Normandie, en Touraine, et particulièrement en Guienne, où ces usines, presque toutes fortifiées, ont été établies pendant la domination anglaise, époque de prospérité et de développement pour cette province. À Melun, avant 1830, on voyait encore les restes d’un moulin fortifié dépendant des ruines connues sous le nom de château de la reine Blanche. Ce moulin, dont on ne voyait plus que les soubassements, se composait de deux piles épaisses avec éperons opposés au courant de la rivière et couronnées de tourelles ; de celles-ci, les premières assises seulement étaient apparentes. La roue motrice était placée entre ces deux piles et parfaitement garantie par conséquent. Le plan du rez-de-chaussée, porté par une arche qui réunissait les deux piles, n’était probablement qu’une salle barlongue. Nous n’avons pu nous procurer sur le couronnement de cette usine aucun renseignement. La construction datait certainement du XIIIe siècle, à considérer les profils de la souche des tourelles.

Voici (1) le plan de cette usine en A et les restes de son élévation en B.


Nous ne pensons pas que le côté aval fût couronné par des tourelles ; c’est qu’en effet on n’avait guère à craindre (le moulin étant autrefois entouré d’eau) que des attaques venant d’amont. Le plancher du rez-de-chaussée