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plus simples. L’industrie se perfectionnait, mais l’art y perdait. Les rivets remplaçaient les embrasses et même les soudures ; on voulait fabriquer plus vite et avec peu de dépense ; il ne faut pas moins reconnaître que les ouvriers de cette époque étaient beaucoup plus habiles que les nôtres lorsqu’il s’agissait de manier le fer et de le soumettre à l’action du feu. En effet, pour qui a pris la peine de se rendre compte des procédés employés par les forgerons, ce qui doit surprendre dans la fabrication de ces ouvrages délicats, c’est l’égalité dans l’exécution et la malléabilité laissée au métal. Les fers de ces anciennes grilles, bien qu’ils aient dû passer au feu un grand nombre de fois avant d’arriver à l’achèvement de l’ouvrage, ne sont jamais brûlés ; ils conservent leur souplesse, et les soudures sont faites avec une perfection et une liberté très-difficiles à obtenir aujourd’hui[1]. La lime s’est chargée de rectifier les maladresses du forgeron ; alors la lime ne s’attaquait jamais aux pièces apparentes : c’était le marteau seul qui laissait son empreinte sur le fer.

Voici un fragment d’une grille de clôture du XIVe siècle (11) qui explique

  1. Nous ne voulons pas paraître injuste envers notre temps : avec un peu de per-