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de l’entrée. Quelques auteurs ont prétendu que ces tribunes étaient réservées aux femmes ; mais les femmes, en nombre relativement considérable à l’église, n’auraient pas trouvé là une place suffisante ; d’ailleurs tous les textes sont d’accord pour dire qu’elles occupaient un des côtés de la nef depuis les premiers temps du moyen âge. La tradition, dans quelques localités, affecte ces tribunes aux pénitents, et nous croyons que la tradition s’approche de la vérité. Nous admettons qu’un autel était habituellement placé dans ces salles ouvertes sur la nef ou sur le dehors, ou complètement fermées ; que ces autels étaient orientés comme l’est celui de la tribune de Montréale, et qu’il était réservé à des cérémonies spéciales auxquelles assistaient des pénitents ou des fidèles recevant une instruction préparatoire. Mais nous devons avouer que ce sont là des hypothèses, et que nous n’avons point de preuves positives à fournir pour les appuyer.

Non loin d’Autun est une église conventuelle du XIIe siècle, Paray-le-Monial, possédant un porche qui parait être antérieur à la construction de l’église actuelle. Le plan de ce porche (fig. 19) est régulier ; il présente sur sa face, à rez-de-chaussée, trois arcades ouvertes, et sur ses côtés, deux arcades. Deux piliers composés chacun de quatre colonnes portent les six voûtes d’arête qui ferment ce rez-de-chaussée. Deux tours, comme à Autun, surmontent les deux premières travées B, et portent