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[porche]
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La sculpture et les détails de ce porche, bien des fois retouchés et depuis peu grattés à vif, manquent de caractère, sont mous et pauvres. Le porche de l’église de Saint-Germain l’Auxerrois n’est bon à étudier qu’au point de vue de l’ensemble et de ses heureuses proportions. La porte centrale qui s’ouvre sur la nef date en partie du XIIIe siècle, c’est le seul fragment de cette époque que l’on retrouve dans tout l’édifice rebâti pendant les XIVe, XVe et XVIe siècles. Le parti adopté dans la construction de ce porche nous paraît remplir assez bien les conditions imposées par les besoins d’une grande église paroissiale, pour que nous en présentions ici (fig. 33) l’aspect général.

On observera que les arcades d’extrémités, étant plus basses que celles centrales, les fidèles réunis sous ce vestibule extérieur, profond d’ailleurs, sont parfaitement abrités du vent et de la pluie, bien que la circulation soit facile. On n’en saurait dire autant des portiques, péristyles ou porches, prétendus classiques, établis au devant des églises bâties depuis deux siècles. Les péristyles de Saint-Sulpice, de la Madeleine, de Saint-Vincent de Paul, de Notre-Dame de Lorette, présentent peut-être une décoration majestueuse, mais ils sont, contre le vent, la pluie ou le soleil, un obstacle insuffisant.

Sur la face méridionale de l’église collégiale de Poissy, on remarque encore les restes d’un joli porche du XVIe siècle ; mais cet appendice, reconstruit vers 1821, a perdu son caractère. Un des plus beaux porches élevés à cette époque est sans contredit celui qui abrite la porte méri-