Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 7.djvu/484

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[prison]
— 481 —

possèdent des prisons ; mais nous n’en connaissons pas qui en présentent un aussi grand nombre et d’aussi belles (si cette épithète peut s’appliquer à des prisons) que le château de Pierrefonds. Dans cette résidence, le luxe s’est étendu jusque dans ces demeures. Sur huit tours, quatre possèdent deux étages de cachots : l’un éclairé et aéré, l’autre absolument dépourvu de lumière.


La figure 3 donne le plan d’une de ces tours (celle nord-est) au niveau de la prison supérieure située au-dessous du sol de la cour, mais beaucoup au-dessus du chemin de ronde extérieur. On descend à cette prison par l’escalier à vis A. Elle est circulaire, et son diamètre est de 4 mètres. Deux portes ferment le couloir B. Elle reçoit du jour et de l’air par deux meurtrières C, et est munie d’un cabinet d’aisances D. Au centre de cette salle circulaire, est ménagée une trappe qui donne au centre d’une voûte couvrant un cachot absolument fermé, mais muni également d’un siège d’aisances. La figure 4 donne la coupe de ces deux salles[1]. On voit, dans cette figure, que la prison supérieure est spacieuse, largement éclairée, aérée et parfaitement saine. La voûte, composée de six arcs ogives, a 1m, 20 d’épaisseur, pour éviter toute tentative de communication avec les prisonniers ; la salle A était au niveau de la cour et destinée à l’habitation. Cette coupe fait voir le cachot infé-

  1. Dans cette coupe nous avons fait les sections sur l’escalier, le passage et l’une des meurtrières, ainsi que sur le siège d’aisances et la fosse inférieurs.