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dans le poteau B cornier et dans le poteau C, de distance en distance, rendent ces deux poteaux solidaires. Tous les autres assemblages du pan de bois sont faciles à comprendre et n’ont pas besoin d’être expliqués.

Vers le milieu du XVe siècle, on adopta un système de pans de bois qui présentait une grande puissance, mais qui exigeait une main-d’œuvre compliquée. Il consiste en un treillis de pièces assemblées à mi-bois, de façon à former une série de losanges. C’est ainsi que sont disposés les quatre pans de bois qui, après l’incendie des charpentes de la cathédrale de Reims, en 1481, furent destinés à porter une flèche en charpente qu’on n’éleva jamais. Vers le milieu du XVIe siècle on façonna des pans de bois de face d’habitations privées, d’après ce système qui fut suivi jusque sous Louis XIII. On construisait alors aussi des pans de bois dits en brins de fougère, ainsi que l’indique Mathurin Jousse dans son œuvre publiée pour la première fois en 1627. Plusieurs maisons de Rouen et d’Orléans nous montrent encore des façades en pans de bois ainsi combinées, et qui présentent une grande solidité en ce qu’ils acquièrent une rigidité parfaite. Si on les compare à ces ouvrages, nos pans de bois modernes enduits sont très-grossiers et n’ont qu’une durée très-limitée.

PANNE, s. f. Pièce de charpente posée horizontalement sur les arbalétriers des combles, et destinée à porter les chevrons. La plupart des combles taillés pendant le moyen âge se composent d’une suite de chevrons portant-ferme, dépourvus de pannes par conséquent (voy. Charpente). Cependant les charpentiers de cette époque faisaient, dans certains cas, usage des pannes. L’emploi des pannes devint fréquent dès que l’on dut économiser les bois de grande longueur.

PARPAING, s. m. Se dit d’une pierre faisant l’épaisseur d’un mur. Pendant le moyen âge on employait rarement les parpaings. Presque tous les murs en pierre de taille se composaient de carreaux et de boutisses. Les pierres A (voy. la fig.) sont des carreaux ; les pierres B, des boutisses ; les pierres C, des parpaings. (Voy. Construction.)

PARVIS, s. m. Nous ne discuterons pas les étymologies plus ou moins ingénieuses qui ont pu donner naissance à ce mot. On appelle parvis, un espace enclos, souvent relevé au-dessus du sol environnant, une sorte de plate-forme qui précède la façade de quelques églises françaises.

Notre-Dame de Paris, Notre-Dame de Reims, possédaient leur parvis. Quelques églises conventuelles ont parfois devant leur façade des parvis, mais ces derniers avaient un caractère particulier.

Le parvis est évidemment une tradition de l’antiquité : les temples des