Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 8.djvu/163

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[sculpture]
— 160 —

assez médiocres, mais toutes produisent leur effet de grandeur par la manière dont elles sont traitées ; quelques-unes sont très-bonnes. Les draperies sont d’une simplicité extrême, les détails sacrifiés, mais les mouvements nettement accusés, accusés même souvent à l’aide d’outrages faits à la forme réelle. D’ailleurs tout, dans l’exécution, est traité en vue de la place occupée par ces statues qui sont posées à 30 mètres du sol. Prenons une tête de l’un de ces colosses (fig 21) ;


on observera comme les traits sont coupés en vue de la hauteur à laquelle sont placées ces statues. L’œil se détache profondément de la racine du nez comme dans certains colosses de la haute Égypte. Il est incliné vers le sol. Le nez est taillé hardiment avec exagération des saillies à la racine. La liaison du front avec le sourcil est vive ; la bouche est coupée nettement ; les cheveux traités par grandes masses bien détachées ; les joues aplaties sous les pommettes, afin de laisser la lumière accuser vivement les points saillants du visage. Les mêmes procédés sont employés pour les draperies, pour les nus ; sacrifice des détails, simplicité de moyens, exagération des parties qui peuvent faire ressortir l’ossature de la figure. Très-