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la Provence, du Languedoc ou de Cluny. Ces artistes du Poitou ont subi d’autres influences orientales, évidemment, mais venues par le Nord et par la voie de mer.

Dans cette province, comme dans les autres qui composent la France actuelle, l’art de la sculpture ne se réveille qu’à la fin du XIe siècle. Le Poitou, la Saintonge, les provinces de l’ouest sont entraînées dans le mouvement général provoqué par les premières croisades, seulement leurs artistes ont chez eux un art à l’état d’embryon, et ils le développent. Comme la Provence mêle à ses imitations de l’art gréco-romain de Syrie, les traditions gallo-romaines locales, les Poitevins, en apprenant leur métier de sculpteurs à l’école gréco-romaine, utilisent les éléments indo-européens qu’ils ont reçus du Nord, et même, les éléments gallo-romains. De tout cela ils composent des mélanges dans lesquels parfois l’un de ces éléments domine. D’ailleurs, entre les traditions qu’ils avaient pu recevoir du nord de l’Europe et les arts qu’ils recueillaient en Orient, il existe des points de contact, certaines relations d’origines, évidentes. L’alliage entre l’art romano-grec ou le byzantin et