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[sculpture]
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Les monuments du XIIe siècle dans le Limousin, ou plutôt dans cette contrée qu’occupent aujourd’hui les départements de la Creuse, de la Haute-Vienne et de la Corrèze, sont rares. Ceux qui restent debout sont d’une telle sobriété d’ornementation, — les plus riches ayant été détruits lors des guerres de religion, — qu’il serait difficile de bien définir si là il existait un centre d’art, une école de sculpture au XIIe siècle, comme en Languedoc et en Poitou. Si, au contraire, nous nous rapprochons du centre, si nous entrons en Auvergne et dans le Vélay, nous trouvons les nombreuses traces d’un art qui n’est ni celui de Toulouse, ni celui du Poitou, ni celui du Limousin. Là, jusque vers le commencement du XIIe siècle, le gallo-romain règne en maître[1]. Les chapiteaux de la partie la plus ancienne du cloître de la cathédrale du Puy, qui datent de la première moitié du XIe siècle, sont des sculptures romaines mal copiées ; mais vers 1130, un nouvel art, fin, recherché, souple, se développe.


On en pourra juger par ce chapiteau (fig. 39)[2], qui n’est plus

  1. Les monuments gallo-romains étaient très-abondants en Auvergne, notamment au Puy en Vélay.
  2. Du cloître de la cathédrale du Puy en Vélay ; partie du XIIe siècle.