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[serrurerie]
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assemblé séparément avec ses branches principales, ses branches secondaires, ses brindilles. De plus, la bande ou le corps de la penture se compose, pour le collet, de quatre barres ; pour le premier membre, de trois barres ; pour le second membre, de même ; et pour le quatrième membre, de trois barres aussi, mais plus minces. Ces barres, parallèles et jointives, ne sont soudées entre elles qu’à leurs extrémités, en a, b, c, d, etc. Ces soudures se terminaient en palettes quelque peu amincies aux extrémités, en façon de ciseau. Lorsqu’il a fallu réunir ces cinq parties en une seule, les extrémités g, h, préparées, ont été chauffées et soudées, puis la soudure renforcée par une embrassure soudée. Les extrémités e, d, de même, et ainsi de suite jusqu’au collet.

Analysons donc cette dernière opération, la plus difficile et la plus pénible de toutes, à cause du poids considérable de la pièce, de l’étendue de la soudure et de son importance, puisque de la perfection de l’ouvrage résulte toute la force de la penture.

La figure 13 représente la soudure du collet A avec le premier membre B. Cette soudure faite (voyez le profil P), les brindilles C et D ont été soudées par dessus ; puis l’embrassure E, qui portait déjà, avant l’application, les cinq folioles F et ses deux tigettes G. L’embrassure soudée sur la face et en retour, le profil H a été étampé et nettoyé au burin ; de même sur la face et sur les côtés. On voit en I la section des quatre barres composant le collet et réunies par la soudure en K ; en L, la section des trois barres composant la bande du premier membre, et en M la section des branches soudées préalablement à la souche de cette bande.

Il n’est pas nécessaire d’insister, pensons-nous, sur les difficultés que présente ce travail pour ne pas brûler le fer, et pour lui donner rigoureusement le degré de chaleur qu’exige une bonne soudure. Il est évident que cette triple opération de battage à chaud, que ces superposi-