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lives très-fines 0m,11 (4 pouces) et très-serrées. Par-dessus est posé un lambrissage de forts madriers de 0m,06, avec couvre-joints, qui porte l’aire. Les solives sont généralement peintes, ainsi que les entrevous.

SOMMIER, s. m. Pierre qui reçoit un arc ou une réunion d’arcs, qui leur sert de naissance, de point de départ.

Dans l’architecture du moyen âge, les arcs remplissant un rôle très-important, les sommiers, la manière de les tracer et de les appareiller, leur pose, ont préoccupé les constructeurs. Ceux-ci sont arrivés, vers le milieu du XIIIe siècle, à une science de combinaisons et à une perfection d’exécution dans la manière de construire les voûtes, qui n’ont point été égalées. Or, dans le tracé d’une voûte en arcs d’ogives, par exemple, toutes les difficultés viennent se résoudre dans les sommiers.

Les articles Construction et Voûte font ressortir l’importance des sommiers dans l’appareil des arcs de voûtes ; il n’est donc pas nécessaire de nous étendre sur la manière dont les tracés sont faits en raison de la position et de la courbure de ces arcs. Nous nous occuperons seulement de la partie décorative de ce membre de la structure des voûtes.

À dater de la fin de la période romane, les architectes du moyen âge se sont préoccupés souvent de décorer la naissance des arcs de voûtes au-dessus des chapiteaux. Il leur semblait évidemment que la transition entre la richesse du chapiteau et la froideur des profils des arcs devait être ménagée. À cette époque, à la fin du XIIe siècle, les piles avaient encore une section assez simple et les arcs se meublaient déjà de moulures. Sur les chapiteaux, des tailloirs robustes servaient d’assiette à