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[symétrie]
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Or, ainsi que nous l’avons dit ailleurs[1], on ne peut obtenir des combinaisons symétriques, c’est-à-dire présentant un accord convenable, avec des mesures semblables ou les diviseurs de ces mesures. Rien n’est plus désagréable aux yeux qu’un monument dont les parties présentent des divisions semblables de pleins et de vides, ou des espacements, soit horizontalement, soit verticalement, tels que ceux-ci, par exemple, 4, 2, 4, 2, ou même 6, 2, 3, 2, 6. Les Grecs, et après eux les maîtres du moyen âge, avaient donc parfaitement raison d’adopter ce qu’ils considéraient comme des nombres sacrés, 3, 4, 7, qui ne peuvent se diviser l’un par l’autre, et dont les carrés 9, 16, 49, ne peuvent non plus se diviser l’un par l’autre. Il est assez étrange que les artistes de la renaissance et du XVIIe siècle, qui prétendaient revenir à l’antiquité, aient négligé des lois si importantes dans l’architecture des anciens, et que connaissaient les maîtres du moyen âge.

Mais prenons une des grosses piles du transsept de l’église de Saint-Yved (fig. 2, en A). Nous retrouverons dans ce détail l’observation de ces lois aussi bien que dans les ensembles. Sur ce tracé sont marquées

  1. Voyez Proportion.