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[triforium]
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min de ronde au droit des fenêtres supérieures, sous la grande charpente C. Il est aisé de se rendre compte de l’usage de ce chemin de ronde. Les charpentes apparentes étaient composées de pièces de bois formant des saillies, des entrevous ; elles étaient décorées de peintures. Ces sortes d’ouvrages exigent un entretien fréquent, ne serait-ce même qu’un époussetage, car les araignées ne tardent pas à garnir de leurs toiles les creux laissés entre les chevrons ou solives. Ces bois ont besoin d’être visités pour éviter la pourriture causée par des infiltrations. Le chemin de ronde B facilitait donc cet entretien et cette inspection constante. De plus, il permettait de visiter et de réparer les vitraux des fenêtres supérieures, et de donner passage aux couvreurs pour réparer les toitures. En E, est tracée une travée, ou plutôt une demi-travée intérieure, car, dans la nef de l’église Saint-Étienne de Caen, les travées sont doubles suivant la méthode normande[1]. La ligne ponctuée abcd indique la coupe longitudinale du chemin de ronde B. Au XIIe siècle, on remplaça, dans presque toutes les nefs normandes-françaises, les charpentes apparentes par des voûtes. Alors, pour contre-buter ces voûtes, dans le triforium A, on construisit le demi-berceau continu D, avec arcs-doubleaux f au droit des anciens pilastres f′. Ce demi-berceau, non plus que la voûte supérieure, n’exigèrent la destruction du chemin de ronde B ; au contraire, ce chemin de ronde fut ouvert plus largement sur la nef et décoré de colonnettes (fig. 20).


Les fenêtres a, ainsi que les

  1. Voyez Travée, fig. 2.