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de remplissage, et la queue de ces contre-liernes arasant l’extrados de ces moellons. On observera que l’arc C (qui est ici l’arc ogive) possède en D une joue plus large au-dessous de la contre-lierne qu’en d, ce que motive la position verticale de cette contre-lierne, et ce qui est parfaitement conforme aux conditions de résistance de ces arcs, lesquels n’ont plus besoin d’avoir autant de force là où ils participent au réseau qu’au-dessous de ce réseau. Revenant à la figure 36, nous voyons que les clefs A, B, C, sont posées sur un cercle dont le point D est le centre ; de sorte que les branches d’arcs DC, DA, DB, sont identiques. Les clefs E, C, F, divisent la branche de liernes transversale en quatre parties égales, comme la clef G divise la branche de liernes longitudinale en deux parties égales. La clef H divise la branche d’arc AO en deux parties égales, et, pour poser la clef I, on a réuni les points BH, AK, par des lignes, ainsi qu’on le voit en M. Ces deux lignes ont coupé le tierceron en deux points a, b ; divisant en deux cet espace ab, on a marqué le point P, centre de la clef I.

En multipliant ainsi les arcs des voûtes destinées à maintenir les remplissages, qui ne sont plus que des panneaux de pierre, il était naturel de construire ces arcs eux-mêmes tout autrement que ne le sont les arcs des voûtes françaises.

Les arcs des voûtes françaises sont, avec raison, bandés au moyen de claveaux ayant entre lits peu d’épaisseur. C’est-à-dire que dans un arc de voûte française, le constructeur a multiplié les joints, afin de laisser à cet arc une plus grande élasticité, d’éviter les jarrets et brisures, qui