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DEUXIÈME PARTIE

USTENSILES


A

ACÉROFAIRE, s. m. (acérofère). Du Cange dit que l’acerra est le vase sacré dans lequel les églises conservent l’encens[1], il l’entend comme nacette. M. de Laborde, dans son Glossaire[2], considère l’acérofaire comme l’encensoir ou le trépied sur lequel on le pose. Cette dernière définition conviendrait mieux à l’étymologie du mot. En effet, les encensoirs les plus anciens ne sont pas munis d’un pied, ce sont des cassolettes sphériques (voyez Encensoir). Lorsque ces encensoirs n’étaient pas suspendus au râtelier[3] qu’il fallait, ainsi que la liturgie l’exigeait, dans certains cas, les déposer sur l’autel ou sur les marches de l’autel, un trépied devait être prêt aies recevoir. Nous pensons donc qu'il faut entendre par acérofaires ces petits trépieds ou coupelles destinés à porter l’encensoir. Nous n’avons pas trouvé d’ailleurs d’exemples existants de ces petits meubles, et n’en avons point vu de figurés dans des peintures ou bas-reliefs anciens.



  1. Du Gange, Gloss., Aceris pro Acerra.
  2. Gloss. et Répert., notice des émaux, bijoux, etc., expos. dans les galeries du Louvre, par M. le comte de Laborde, Paris, 1853.
  3. Voyez à l’art. Herse. Meubles, lère partie.