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la visière vient porter sur cette pièce rigide lorsqu’elle est abaissée, de telle sorte qu’elle offre une résistance efficace aux coups.

La figure 4 montre ce véritable bacinet porté la visière relevée. La maille du camail est rivée au tymbre et ne laisse libre que le visage. Dans cet babillement de tête, toutes les formes sont déjà bien combinées pour faire dévier les coups de lance et pour ne pas présenter de surfaces normales aux coups de taille. La gorge est préservée efficacement, puisque le chef de l’écu débordait sur la bavière. Le tymbre descend jusqu’aux épaules et garantit parfaitement la nuque et les carotides. La visière relevée était simplement maintenue par le frottement que ses pattes exerçaient sur les parois du casque. La vue, c’est-à-dire les ouvertures permettant à l’homme d’armes de voir à travers la visière, est percée sur l’arête d’un nerf saillant, de manière à ne pas arrêter le fer de la lance ou de l’épée.

Vers la même époque, les hommes d’armes français portaient fréquemment des bacinets exportés de la haute Italie, qui de temps immémorial avait conservé le monopole de la fabrication des armes défensives : les heaumes de Pavie et de Milan sont mentionnés dès le xie siècle (voy. Barbute).

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