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bannière composée d’un morceau d’étoffe quadrangulaire, maintenu par deux attaches à la hampe et terminé par quatre queues arrondies (fig. 3).

Pendant les xii- siècle et xiiie siècle, cet usage persista, ainsi que le prouvent les exemples donnes ci-dessus (fig. 4[1]). L’une de ces bannières, à cinq queues aiguës, est maintenue

à la hampe par quatre attaches ; l’autre, à quatre queues arrondies, est clouée à la hampe. On voit aussi parfois, vers le milieu du xiiie siècle, des bannières rectangulaires sans queues, composées d’un morceau d’étoffe oblong dont le grand côté est cloué à la hampe (fig. 5[2]). Ces sortes de bannières

présentaient cet avantage, que, pendant une action, leur peu de longueur les empêchait de voleter, et, étant fabriquées d’une étoffe roide, pouvait-on mieux distinguer les figures qui couvraient le champ.

Cette forme donnée aux bannières armoyées persiste jusques au commencement du xive siècle, ainsi que le montre la figure 6[3]. On ne la voit guère employée à dater du milieu de ce siècle, et alors

  1. Manuscr. Biblioth. nation., Roman de Troie, français (1230 à 1240).
  2. Manuscr. Biblioth. nation., Guillaume de Tyr, français (1240 environ).
  3. Manuscr. Biblioth. nation., Godefroy de Bouillon, français (1310 environ).