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tauban, lequel était doublé de peau rembourrée. Deux œils pratiqués latéralement dans cette doublure entraient dans deux boutons de fer fixés à la barbute, et permettaient d’incliner plus ou moins le chapel, ainsi qu’on le voit en A. En B, est montré cet habillement de tête.

Plus tard, indépendamment de son adjonction au bacinet, la bavière, large, enveloppe le bas de la barbute, casque sans viaire, et s’attache par deux courroies devant et derrière le corselet. Elle tient lieu ainsi d’un colletin non articulé, mais préservant entièrement le cou (fig. 2[1]).

Dès le règne de Charles V, on adopta un habillement de tête qui n’est ni la barbute ni le bacinet, et qui devint bientôt la salade. Ce casque consistait alors en une bombe enveloppant complètement le crâne, était conique, aplati, tombant par devant jusqu’à la base du nez, percé de fentes pour la vue et muni d’un couvre-nuque. À ce casque était adaptée une bavière à pivots tombant sur le camail de mailles et pouvant être relevée de manière à atteindre le niveau de la vue (fig. 3[2]). En A, ce casque est tracé la bavière relevée ou abaissée ; en B, la bavière abaissée. Les deux pivots étaient assez serrés pour

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  1. Manuscr. Biblioth. nation., le Livre des histoires du commencement du monde, français (1390 environ).
  2. Manuscr. Biblioth. nation., Œuvres de Guillaume de Machau (1375 environ).