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On comprit, bientôt qu’il y aurait avantage à ne plus séparer ces deux, pièces, la cubitière et la rondelle. On les forgea donc d’un seul morceau, et la rondelle prit alors le nom de garde cubitière.

Pendant le cours du xive siècle, les cubitières possèdent habituellement leur garde ; mais, par suite du ploiement du bras, il fallait que les canons d’arrière et d’avant-bras ne laissassent pas une solution de continuité entre eux et la cubitière. On ajouta donc des lames d’acier mobiles, destinées à couvrir cette solution. (Voy. Brassard.)

La cubitière enveloppa mieux le coude, et la garde externe ne pouvait être dérangée. Beaucoup de statues de personnages morts de 1350 à 1380 montrent des cubitières ainsi disposées, et qui sont rivées aux plaques mobiles des canons d’arrière et d’avant-bras (fig. 4[1]). En A, cette cubitière est montrée du côté externe, et en B du côté interne.

La maille protégeait la saignée sous la courroie de la cubitière.

Au commencement du xve siècle, l’armure de plates était déjà très-perfectionnée. Les cubitières étaient, par conséquent, parfaitement appropriées à leur usage.

  1. Statue de du Guesclin, église abbatiale de Saint-Denis.