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[ CUISSOT ]
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plus de petite lame de recouvrement entre eux et la genouillère, et que les parties postérieures sont complètes, bouclées par deux courroies à la partie antérieure (fig. 8[1]). Les armures dites maximiliennes, fort prisées à cette époque, sont dans ce cas (voy. Armure, pl. 5). Les cannelures de ces cuissots ne permettaient guère l’adjonction de ces pièces recouvrantes.

Mais de la seconde moitié du xive siècle au milieu du xve on portait aussi des cuissots fabriqués comme les brigantines, c’est-à-dire composés de plaques d’acier intercalées entre une garniture de forte toile en double ou de peau et un parement de velours ou de grosse étoffe de soie. Ces sortes de cuissots étaient lacés ou bouclés latéralement, ou on les passait comme un caleçon. Ils avaient de la souplesse dans la largeur, ce que les cuissots d’acier fermés ne pouvaient posséder, et étaient plus commodes pour monter à cheval. Les hommes d’armes, vers le commencement du xve siècle, en portaient aussi, faits de peau et recouverts longitudinalement de cannelures d’acier rivées au moyen de bossettes (fig. 9[2]).

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  1. Statue de Charles, duc de Bourbon, mort en 1453, église de Souvigny.
  2. Manuscr. Biblioth. nation., Chron., Froissart (1440 environ) ; statue dans l’église abbatiale de Tewkesbury (voy. Stothard, the Monumental Effigies of Great Britain).