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[ DOSSIÈRE ]
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posée d’une lame couvrant les omoplates et de quatre lames à recouvrement, rivées seulement à leurs extrémités. La lame de recouvrement supérieure portait une boucle qui recevait la courroie maintenant le colletin postérieur. Les spallières, formant en même temps arrière-bras, étaient rivées à la lame de la dossière qui couvrait les omoplates, ce qui devait gêner les mouvements du bras. Aussi ces spallières étaient-elles assez amples pour permettre le jeu des membres. Les braconnières, ainsi que le montre la figure, étaient faites en manière de brigantine et étaient bouclées sur la ceinture cannelée de la dernière lame. La pansière était combinée de la même manière (voyez en A). Le colletin, portant garde-nuque par derrière et bavière par devant, recouvrait l’ouverture supérieure du corselet, ce qui était un défaut ; car la pointe de la lance ou de l’épée pouvait passer sous ce colletin, malgré les courroies. Dans l’armure précédente, au contraire, le colletin passe sous l’encolure du corselet (voyez Armet, fig. 1 et 1 bis). Avec ce harnois on portait le chapel de fer ou la salade.

Il ne faut pas omettre les dossières cannelées avec garde-reins également cannelés, qu’on portait vers 1450, sur des brigantines. La figure 9<ref>Manusc. Biblioth. nation., Girart de Nevers, français (1450 à 1460).</re> montre un de ces habillements. Le haut du corselet était fait comme une brigantine, avec rondelles d’acier sur les deux