Camail, fig. 1). Ces écus et boucliers étaient faits de bois léger recouvert de peau et de lames de cuivre.
Au commencement du xiie siècle, on voit des guerriers portant, les uns des boucliers circulaires, d’autres des écus en forme d’amande (fig. 4[1]). Cet écu est échiqueté et n’est point muni de l’umbo, tandis que le bouclier circulaire en possède un, très-saillant.
Les Normands, au moment de la conquête d’Angleterre, portaient de longs écus peints, bordés de métal, et dont les enarmes étaient disposées de telle sorte qu’on pouvait les tenir horizontalement ou verticalement. La tapisserie de Bayeux nous fournit à cet égard de précieux renseignements. Ces écus avaient environ quatre pieds (1m,30) de haut sur vingt pouces de largeur (0m,56 environ) près du sommet, terminé par un demi-cercle. La pointe extrême était légèrement arrondie et ils étaient quelque peu cylindriques.
On peut admettre que l’acuité de l’extrémité inférieure de l’écu était faite pour permettre de ficher cette pointe en terre. L’écu formait alors une palissade mobile devant un front. Il faut remarquer que les Anglais, sinon les Normands, portaient, comme les fantassins romains, un pieu qu’ils enfonçaient en terre lorsqu’ils se tenaient sur la défensive. Entre ces pieux on fichait les écus, et ainsi un front de bataille attendant un choc présentait une ligne de palissades disposées instantanément et hérissées de fers de lance. Cette tactique est décrite dans le Roman de Rou, les troupes de Harold attendent ainsi retranchées l’attaque des Normands :
La figure 3 montre un de ces écus normands, du côté externe en A, et du côté interne en B. Les enarmes se composent de quatre courroies formant le carré, de telle sorte que l’écu se tenait vertical