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[ ÉPÉE ]
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des conquérants du monde, jusqu’à la fin de l’empire. Les épées gauloises à lame de fer, trouvées dans des tombelles, sont habituellement plus longues que n’était l’épée romaine. Bien que les Gaulois connussent l’acier, ces épées étaient mal trempées, puisqu’elles se courbaient en combattant, et que les guerriers les redressaient avec le pied. Quant à l’épée des Francs, ou scramasaxe, c’était une arme courte, lourde, à un seul tranchant, et dont le dos était habituellement cannelé. Rien n’indique que les Francs, au moment de leur arrivée dans les Gaules, fissent usage d’épées longues à deux, tranchants. Cependant les tombes mérovingiennes en laissent voir quelques-unes dont la lame atteint 60 à 70 centimètres de longueur ; mais cette arme me semble n’avoir été portée que par les chefs. Le scramasaxe était l’arme habituelle du soldat franc, avec la framée, javeline à long fer, et la francisque, hache à court manche (voyez Hache). Mais le scramasaxe était plutôt un long couteau qu’une épée, et resta jusqu’au xive siècle l’arme des coutilliers, soit que la lame fût garnie d’une simple poignée d’os ou de bois, soit qu’elle fût emmanchée au bout d’un bois de 1 mètre 50 centimètres de longueur environ. Nous avons vu extraire de tombes datant évidemment de l’époque mérovingienne, quelques-unes de ces lames longues qui peuvent être rangées parmi les épées.