Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne à la Renaissance (1873-1874), tome 5.djvu/524

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« Pour faire et forger la garnison de 2 liarnois de guei’re pour monseigneur le Dauphin, et dont les trésoriers chargierent l’argenterie « de moy faire compter et haillier ce dit. C’est assavoir : pour faire (( la garnison de deux bacinés et d’une gorgerette, c’est assavoir « 70 vervelles, 20 bocetes, tout d’or... Pour toute ycelle courroie, et « pour faire et forger 2 boucles d’or pour fermer yceulz bacinés et « plates, et une grant boucle d’or avec un mordant pour lagorgerete, « 4 bendes d’or du lé du tissu, pour river ycelle gorgerete, et pour « 2 boucles et 2 mordans d’or, pour fermer le fer d’icelle gorgerete, « pesant..., etc. »

Ce texte indique que la gorgerette ou le gourgerit se composait aussi de plates de fer rapportées au-dessous du bacinet pour couvrir le col, plates qui s’ouvraient et se fermaient comme le bacinet lui-même (voyez Bacinet, fig. 8 et 9). Cependant on voit qu’au xv*" siècle encore, on donnait le nom de gorgeray k un petit camail de mailles, ainsi que l’indique l’inventaire dressé le 23 septembre 1499, et mentionnant une armure de Jeanne Darc conservée dans la galerie du château d’Amboise ^ : « Harnois de la Pucelle, garny de garde braz, « dune paire de mytons et dun habillement de teste où il y ung gorgeray de maille, le bord doré, le dedans garny de satin cramoisy, " double de mesme. » En effet, ces gorgerays de mailles étaient souvent terminés par des maillons de laiton doré, pendant le cours du xv*" siècle. (Voyez Armure, Camail.)


GRAFFE, s. f. Poinçon, petite dague.


GRÈVES, s. f. Habillement des jambes, des genoux aux solerets. Les chausses de mailles adoptées pendant le xii" siècle et le commencement du xiii" préservant incomplètement les tibias, on les doubla, vers le milieu du xiii° siècle, de plates de fer, bouclées derrière les mollets. Ces plates apparurent en même temps que les premières genouillères (figure 1 -) (voyez Genouillère). Ces grèves, attachées à l’aide de trois courroies, passaient sous la genouillère conique et s’arrêtaient au-dessus du cou-dc-pied, recouvert aussi par une lame de fer.

En même temps, dans l’Itahe septentrionale, la Provence et le Languedoc, on suppléait aux chausses de mailles par des jambières t Ko .’il de l’invonlaire. Voyez Du costume militaire des Français en 1446, par M. R. de Belleval.

Maauscr. Biblioth. nation., H Romans d’Alixandre, hamisiii [-210 environ).