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[ ARMURE ]
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simultanément la broigne et le haubert avec camail ou sans camail fixe, le haubert avec ou sans ceinturon, le haubert ne descendant qu’au-dessus des genoux, ou le grand haubert atteignant presque les chevilles. Les mailles des jambes étaient ou de véritables chausses, ou des gardes de tibia lacées derrière les mollets. Le capuchon de mailles couvrait parfois le crâne, les joues, les oreilles, l’occiput et posait sur un serre-tête de peau.

La figure 9, en A, montre comment la maille du camail était fixée sur le serre-tête de peau, qui permettait de mieux asseoir le hiaumet. La maille n’étant pas ainsi interposée entre le serre-tête et le hiaumet, le poids de celui-ci n’imprimait pas les maillons dans le crâne de l’homme d’armes. Ce hiaumet était fixé par deux courroies à deux petits crochets ou boutons latéraux. Si un cavalier se jetait dans la mêlée, il remplaçait le hiaumet par le grand heaume qui couvrait entièrement la tête, ainsi que le montre la figure 10[1]. Deux fentes horizontales percées au-dessus du cercle inférieur de ce heaume permettaient au cavalier de voir. Dans cet exemple, l'homme d’armes n’a pas de ceinturon, et son épée est attachée à deux chainettes passant par deux fentes ménagées dans la jupe du haubert, qui ne descend guère qu’aux deux tiers des cuisses. Le gambison s’arrête au-dessus des genoux. Les jambes sont couvertes de chausses de peau. L’écu, très-recourbé, enveloppait complètement le corps du cavalier et sa pointe couvrait le genou droit. Ces cottes

  1. Manuscr. Biblioth. nation., Psalt., latin (1200 environ).