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Page:Viollet-le-Duc - La Cité de Carcassonne, 1888.djvu/37

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DESCRIPTION DES DÉFENSES.

servaient de tours de guet, car elles sont, de ce côté, le point le plus élevé des défenses.

En temps de paix, le crénelage de la tour du Trésau n’était pas couvert. Le comble porte sur un mur intérieur. Les gargouilles qui existent encore à l’extérieur indiquent d’une manière certaine que le chemin de ronde supérieur était à ciel ouvert. En temps de guerre, les toitures des hourds couvraient ces chemins de ronde ainsi que les hourds eux-mêmes.

Un seul escalier à vis dessert les quatre étages et toutes les issues étaient garnies de portes fortement ferrées. Le deuxième étage au-dessus des caves contient une petite chambre ou réduit éclairé par une fenêtre, destiné au capitaine, une grande cheminée et des latrines ; cet étage et le rez-de-chaussée sont percés de nombreuses meurtrières s’ouvrant sous de grandes arcades munies de bancs de pierre. Les meurtrières ne sont pas percées les unes au-dessus des autres, mais chevauchées, ou vides sur pleins, afin de battre tous les points de la circonférence de la tour. Ce principe est généralement suivi dans les tours de l’enceinte intérieure et, sans exception, dans les tours de l’enceinte extérieure où les meurtrières jouent un rôle important. En effet, les meurtrières percées dans les étages des tours ne pouvaient servir que lorsque l’ennemi était encore éloigné des remparts ; on conçoit dès lors qu’elles aient été pratiquées plus nombreuses et disposées avec plus de méthode dans les tours de l’enceinte extérieure.

Les courtines qui accompagnent la tour du Trésau sont fort belles. Leur partie inférieure est percée de meurtrières au niveau du terre-plein de la ville, sous des arcs plein cintre avec bancs de pierre et leurs merlons, larges, épais, sont bien construits.