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DESCRIPTION DES DÉFENSES.

ouvrage en forme de traverse, terminé, à la hauteur des chemins de ronde de l’enceinte intérieure, par une plate-forme et des merlons. À sa base, cette traverse est percée d’une porte qui donne entrée dans les lices du sud-ouest.

Il faut gravir, en dedans de l’enceinte extérieure, une rampe assez roide battue par l’ouvrage qui masque la porte de l’Aude, percée dans le mur de l’enceinte intérieure. Cette rampe est dominée par la tour de la Justice, no 37, et par une tour visigothe, no 38. On arrive ainsi à un lacet qui oblige l’arrivant à se détourner brusquement pour atteindre la porte. Bien qu’il n’y ait, devant cette porte, ni fossé ni ponts à bascule, il n’était point facile d’y arriver malgré les gens du dedans de la ville, car l’espace compris entre les deux enceintes forme une véritable place d’armes, un grand châtelet, commandé de tous côtés par des ouvrages formidables. De plus, les lices, à droite et à gauche, étaient fermées par des portes. On observera que la porte supérieure est percée dans un angle rentrant, ce qui a permis de la flanquer très-puissamment, et que son masque forme en avant un petit châtelet que l’on pouvait fermer complétement en temps de guerre, et qui, en temps de paix, était précédé d’un petit poste dont on aperçoit encore la trace le long de la courtine. De cet ouvrage, les rondes pouvaient descendre dans les lices du sud-ouest, en ouvrant une porte percée sur le flanc du parapet et en posant des planches mobiles sur des corbeaux engagés dans les gros contre-forts à la suite. Ce moyen de sortie ou d’entrée indique assez que l’ouvrage, en avant de la porte de l’Aude, était absolument fermé en temps de guerre.

En se dirigeant de la porte de l’Aude vers les lices du sud-ouest, on laisse bientôt les dernières traces des construc-