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LA CITÉ DE CARCASSONNE.

est observée pour le grand front sud-est de l’enceinte intérieure de la cité, réparé et couronné par Philippe le Hardi.

La disposition de cette tour de l’enceinte extérieure que nous venons de donner est telle, que cet ouvrage ne pouvait se défendre contre l’enceinte intérieure ; car, non-seulement cette tour est dominée de beaucoup, mais elle est, du côté des lices, nulle comme défense.

Nous avons parcouru et décrit les points les plus importants des deux enceintes de la cité. Revenant à la porte Narbonnaise, d’où nous sommes partis, et montant en ville à travers une rue étroite et tortueuse, on arrive, en se dirigeant vers l’ouest, au château bâti sur le point culminant de la cité.

J’ai dit que la plus grande partie des constructions de cette citadelle remontait au commencement du xiie siècle. Le premier ouvrage qui se présente du côté de la ville est une barbacane bâtie au xiiie siècle, semi-circulaire, crénelée avec chemins de ronde (voyez le plan général, fig. 16) et dans laquelle est percée une avant-porte. Cette première porte n’était défendue que par des meurtrières et des créneaux garnis de doubles volets, un mâchicoulis et des vantaux de bois. C’est, comme on peut le voir, une charmante construction, bien faite et passablement conservée.

Le plancher de bois et les combles seuls ont été enlevés, mais la trace de ces compléments est si apparente, qu’on ne peut se méprendre sur leur disposition. L’étage supérieur de la porte était ouvert du côté du château, afin d’empêcher les assaillants qui s’en seraient rendus maîtres de se défendre contre la garnison renfermée dans le château. Un large fossé protège trois des fronts de cette citadelle, le quatrième donnant sur les escarpements faisant face à l’Aude.