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LA CITÉ DE CARCASSONNE.

du plafond qui fermait l’ébrasement est telle, que les projectiles lancés du dehors ne pouvaient pénétrer dans la salle. À l’angle sud-ouest du château s’élèvent d’énormes constructions, sortes de donjons ou réduits, indépendants les uns des autres, qui commandaient les cours et les dehors. La plus élevée, mais la plus étendue de ces bâtisses, est la tour dite Peinte, no 31, qui domine toute la cité dont elle était la guette principale. Cette tour, sur plan barlong, ne pouvait contenir et ne contenait en effet qu’un escalier de bois, car elle n’est divisée, dans toute sa hauteur, par aucune voûte ni aucun plancher. Une seule petite fenêtre romane, percée vers la moitié de sa hauteur, s’ouvre sur la campagne, du côté de l’Aude. Cette tour est intacte ; on voit encore son crénelage supérieur avec les trous des hourds très-rapprochés, comme pour établir une galerie extérieure saillante, en état de résister aux vents terribles de la contrée.

Le plan de la tour no 35 du château, dite du Major (l’une de celles d’angle, l’autre tour no 32 étant semblable), est fort intéressant à étudier. Ces deux tours d’angle sont les seules qui contiennent des escaliers à vis, en pierre. Les tours nos 32, 34, 35 et 36 sont défendues comme les deux tours de la porte : mêmes petites salles voûtées en calottes hémisphériques, mêmes dispositions des crénelages, des meurtrières et hourds, même combinaison de combles pyramidaux.

Mais c’est sur le front ouest que l’étude du château de la cité est particulièrement intéressante. Le côté occidental est celui qui regarde la campagne et qui fait face à la grosse barbacane bâtie en bas de l’escarpement.

Pour bien faire comprendre les dispositions très-compliquées