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LA CITÉ DE CARCASSONNE

donnée à l’église de Saint-Nazaire, nous n’avons pas cru devoir la rejeter.

On voit, incrusté dans la muraille de la chapelle de droite, un fragment d’un bas-relief d’un intérêt plus sérieux en ce qu’il présente l’attaque d’une place forte. Ce fragment, quoique d’un travail très-grossier, date de la première moitié du xiiie siècle. L’assaillant essaye de forcer les Lices d’une ville entourée de murailles, et les assiégés font jouer un mangonneau. On a cru voir dans ce bas-relief une représentation de la mort de Simon de Montfort, tué devant les murs de Toulouse par la pierre d’un engin servi par des femmes, sur la place de Saint-Sernin. L’hypothèse n’a rien d’invraisemblable, ce bas-relief datant de l’époque de ce siège, et des anges enlevant dans les airs l’âme d’un personnage, sous la forme humaine, qui peut bien être celle de Simon de Montfort.

Parmi les plus belles verrières qui décorent les fenêtres de la Cathédrale de Saint-Nazaire, il faut citer celle de la première chapelle près du sanctuaire, côté de l’épître, et qui représente le Christ en croix, avec la tentation d’Adam, des prophètes tenant des phylactères sur lesquels sont écrites les prophéties relatives à la venue et à la mort du Messie. Ce vitrail, comme entente de l’harmonie des tons, est un des plus remarquables du xive siècle. Toutes les autres verrières à sujets légendaires datent de cette époque. Mais dans le sanctuaire, il existe deux fenêtres garnies, au xvie siècle, de