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GUIDE TOPOGRAPHIQUE DU VISITEUR

geur de ce mâchicoulis permettait encore de jeter sur l’assiégeant des fascines embrasées, et les réduits garantissaient ainsi les défenseurs contre la flamme et la fumée en leur laissant le moyen d’alimenter le feu. Des meurtrières latérales percées dans le passage, au niveau du sol, en E, permettaient aux arbalétriers postés dans les salles du rez-de-chaussée des deux tours d’envoyer à bout portant des « carreaux » aux gens qui oseraient s’aventurer entre les deux herses.

De même que devant la herse extérieure C, il existe dans la salle du premier étage un deuxième mâchicoulis oblong F destiné à protéger la seconde herse G. Ce mâchicoulis se fermait, ainsi que l’ouverture pratiquée dans le milieu de la voûte du passage, par une trappe dont la feuillure et l’encastrement ménagé dans le mur existent encore. Au moyen d’une petite fenêtre qui éclairait la salle du premier étage, les assiégés, du dedans, pouvaient communiquer des ordres à ceux qui servaient la herse sur le chemin de ronde pratiqué au-dessus de la seconde porte H. Cette seconde herse manœuvrait sous un arc réservé à cet effet ; son treuil était en outre protégé par un auvent P maintenu par de forts crochets de fer qui sont encore scellés dans la muraille. Tout le jeu de cette herse est encore visible ; ses ferrures sont en place, la herse seule manque.

Les deux tours qui flanquent cette entrée sont distribuées de la même manière. Elles com-