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LA CITÉ DE CARCASSONNE

portant saillant actuel du sud-ouest (voir Plan Général, fig. 16).

39. Tour de l’Inquisition. — Dans laquelle nous avons trouvé un cachot avec pilier central garni de chaînes.

Courtine, entre les tours 39 et 40. — Les courtines qui font partie du saillant bâti par Philippe le Hardi (voir p. 19), sont munies de belles meurtrières percées sous des arcades avec bancs ; meurtrières qui battent les Lices et les chemins de ronde de l’enceinte extérieure.

Un fait curieux donne la date certaine de cette partie de l’enceinte qui enveloppait l’Évêché. En août 1280 à Paris, le roi Philippe le Hardi permit à Isar, alors évêque de Carcassonne, de pratiquer quatre fenêtres grillées dans la courtine adossée à l’Évêché, après avoir pris l’avis du Sénéchal, et sous la condition expresse que ces fenêtres seraient murées en temps de guerre, sauf à pouvoir les rouvrir, la guerre terminée. Le roi s’obligeait à faire, à ses dépens, les égouts pour l’écoulement des eaux de l’Évêché, à travers la muraille (voir Tour 12, p. 49), et à l’évêque était réservée la jouissance des étages de la tour dite de l’Évêque (tour carrée no 11, à cheval sur les deux enceintes), jusqu’au crénelage, sans préjudice des autres droits du prélat sur le reste des murailles de la ville. Or, ces quatre fenêtres n’ont point été ouvertes après coup, elles ont été bâties en élevant la courtine, et elles existent