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Plus tard, vers le XIème et XIIème siècle, les Juifs français jouèrent un rôle important dans l’essor de notre culture. La première élégie en vers français est l’œuvre d’un rabbin juif de Troyes et parmi les fondateurs de l’illustre faculté de médecine de Montpellier, on comptait trois médecins Israélites. Partout d’ailleurs, la médecine était exercée par des Juifs, souvent avec éclat.

Les familles israélites, recensées au début du XIXème siècle par Napoléon 1er avaient la même origine que la plupart de leurs compatriotes, et à part leurs croyances religieuses qui en formaient une communauté distincte, ne différaient pas plus des autres Français qu’un Provençal d’un Flamand, ou un Normand d’un Basque.

Mais c’est à partir du jour où ils furent admis à porter les armes qu’ils se fondirent entièrement dans la nation. On les retrouve dans les armées de la Révolution et de l’Empire, dans les guerres du XIXème siècle, en 1870, ils donnent au pays non seulement des soldats, mais des officiers, généraux. Un général juif a son nom inscrit sur l’Arc de Triomphe. Quant à la guerre de 1914, ils la firent avec le plus bel élan patriotique et le pourcentage des israélites tués, blessés, aveugles est toujours, égal, sinon supérieur au pourcentage général. Ils n’en tirent aucun orgueil particulier. Ils sont français naturellement comme leurs compatriotes. Et à part quelques groupements anti-sémites qui depuis longtemps ne rencontraient aucun crédit et n’exerçaient guère d’influence, la question « juive » n’existait pas en France.

Il se trouvait parmi les français, des citoyens de religion ou d’origine israélite comme il y avait des protestants, des Polonais ou des Italiens naturalisés Français depuis des générations. Ils étaient libres de conscience et partageaient les mêmes droits que les autres Français. Ce sont les Allemands, ou plutôt les nazis qui