Page:Viollis - Criquet, 1913.djvu/241

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
229
criquet

en cercle autour d’un garçonnet d’une dizaine d’années qui faisait d’affreuses grimaces en allongeant par secousses rythmées son cou mince au-dessus d’un col empesé.

Le vieillard fit les présentations :

— Mes petits-enfants — je suis huit fois grand-père, mademoiselle ! —, de jeunes amis qui ont bien voulu se rendre à notre invitation et monsieur Marcel Tourane, le doyen — jusqu’à présent du moins — de cette jeune assemblée.

Et se tournant vers Criquet avec un salut :

— Mademoiselle ?…

— Camille…

— Mademoiselle Camille Dayrolles qui vous fait l’honneur de se joindre à vous.

Les enfants semblaient pétrifiés ; une envie de rire faisait trembler les coins de leur bouche ; Camille, gênée par l’œil goguenard du jeune Marcel, demeurait immobile, la tête inclinée, les bras pendants.

— Allons ! un peu d’entrain, un peu de gaieté ! reprit le vieux monsieur. Connaissez-vous une ronde enfantine, mademoiselle Camille ? Car j’imagine que nos jeunes amis ignorent, pour la plupart, les éléments de la danse…

— Je sais : Les lauriers sont coupés, monsieur. Et puis : Savez-vous planter les choux.

— Parfait ! Parfait !