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reuses et sacrifices ? Ne pensez-vous pas qu’il y a là un rôle à jouer ? Montrer aux hommes, par exemple, que quoique femme ou plutôt parce que femme, et malgré tous les obstacles, on peut travailler, se rendre utile, à soi-même et aux autres, et non pas seulement chercher des honneurs et de la gloire, ce qui est vain, mais faire de la belle et bonne besogne ? Consoler des douleurs, réparer des injustices ? Cela ne vaut-il pas mieux que de se révolter inutilement, puérilement ? Car vous ne pouvez pas devenir un homme, n’est : ce pas ?

— Ça, c’est vrai, confessa Camille. Autrefois, j’espérais toujours…

— Quoi donc ?

— Rien… des bêtises…

Et, après un instant de réflexion :

— Vous êtes très gentil, monsieur, dit-elle. Je n’avais jamais pensé à tout cela, jamais ! Vous avez raison : ce n’est pas chic de vouloir être un homme parce que les hommes sont plus heureux que les femmes… Seulement, c’est si bon d’être heureux !

— Mais il y a de grandes joies dans la vie des femmes, des joies que vous connaîtrez, j’en suis sûr : je pourrais dès à présent vous les énumérer, ajouta-t-il en souriant, mais nous avons eu une conversation déjà bien longue, bien grave. Je ne devais passer ici que cinq minutes… Allons ! Il faut que je file à l’anglaise. Nous recauserons de tout cela plus tard, ma petite