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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/100

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l’enclos du rêve


Aux premiers bourgeons des avrils naissants,
Pour les vierges, pour les adolescents,
Rêves, accourez des blanches tendresses.
Ô rêves complices des chers aveux,
Semez de la douceur au fond des vœux
Et de la candeur au bord des caresses.

Aux mères en pleurs des soucis présents,
Rêves, accourez, rêves apaisants,
Câlins et berceurs comme des prières ;
Pour qu’elles aient foi dans les lendemains,
Montrez-leur, de vos bienfaisantes mains,
Tout un avenir peuplé de chimères.

Pour les sans abri, pour les malheureux,
Rêves, accourez, rêves généreux,
Bonnes visions de ferme dormante,
Où, pendant les soirs de neige, l’hiver,
On verrait, auprès d’un feu flambant clair,
Une hôtesse belle, accorte et clémente.

Et pour tous ceux-là qui vont élevant
Un drapeau qui flotte et qui claque au vent,
Vers la cime blonde où rit la victoire,