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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/48

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l’enclos du rêve


Des traînes opales de lune
Qui se glissaient l’une après l’une
Sur le vieux puits, semblaient neiger
Et tissaient un réseau léger
De fils d’argent sur les ramures.

C’était l’heure où s’en va le jour,
Propice aux doux parlers d’amour.

Nous écoutions tous les murmures,
Et le silence caressant
Nous baignait de sa paix sereine
Et modulait sa cantilène
Pour bercer notre émoi naissant.

Notre âme inquiète était pleine,
Lourde d’aveux imprécisés,
Mais nous nous taisions notre peine,
Où chantait le chœur des baisers.

Et notre vaine rêverie
S’en allait par la nuit fleurie :

Quand sonnait l’heure du retour
Nous n’avions pas parlé d’amour.