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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/74

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l’enclos du rêve


Car la procession conduit les laboureurs
À chaque reposoir dressé contre la haie,
Entre les peupliers et les saules pleureurs,
Sur la pierre jetant l’ombre de leur futaie ;

Mais la pierre noircie en ce jour solennel
Par de pieuses mains fut couverte de voiles,
Et sur le lin bleui pour rappeler le ciel
On a jeté des lis et semé des étoiles.

Dans la beauté du jour les flammes aux flambeaux
Brillent pâles comme des pierres endormies,
Et les saints vénérés en de très vieux tableaux
Dressent parmi les fleurs leurs statures amies,

Et dans l’air clair où s’accrochent des rais ambrés
Le prêtre est à genoux pour les rites sacrés.

L’autel embaumé d’acacias et de menthe
S’auréole des ors somptueux du soleil,
Et tous sont prosternés devant la croix clémente.
L’enfant de chœur, alors, dans l’encensoir vermeil