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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/76

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l’enclos du rêve


« Jésus des Oliviers, qu’à votre sainte voix
La saison soit propice aux terres nourricières,
Préservez tous ces champs, préservez tous ces bois
Des accablants soleils, des grêles meurtrières.

« Jésus des Oliviers, quand nous aurons plus tard
Fauché de tous nos prés les coupes odorantes,
Éloignez chaque jour par votre seul regard
Les nuages chargés des ondes dévorantes.

« Ces lourds nuages noirs sur nous amoncelés
Chassez-les, ô Seigneur, comme de mauvais anges,
Pour qu’à nos chariots les grands bœufs accouplés
Puissent rentrer les foins sous les toits de nos granges.

« Seigneur, écoutez-nous, Seigneur, exaucez-nous ;
Ayez pitié, Seigneur, soyez-nous favorable,
Faites les blés féconds, les fruits juteux et doux,
Et gardez de la mort les troupeaux dans l’étable. »

Tous en se relevant graves et recueillis
Sentent passer sur eux un souffle tutélaire,
Et la procession déroule ses longs plis
À travers les chemins de calvaire en calvaire.